Si vous êtes remis de votre week-end,
vous pouvez vous rendre à Fay le Froid pour la foire aux chevaux, la foire du 20, à condition de troquer votre blouson clouté ou votre bonnet rasta par du Kidur et de l’Adolphe Laffont.
Vous y saisirez peut-être un peu de l’âme du plateau qui y flotte encore si discrètement qu’il faut avoir beaucoup de temps ou le talent d’un Raymond Depardon pour la surprendre.
Parce qu’aujourd’hui la foire s’affiche en quadrichromie dans les O.T. et qu’elle est visitée par les caméras de FR3.
La consécration avant la fin.
Elle rentre dans l’Europe et le 21° siècle pour y disparaître.
JC DECAUX y a posé ses panneaux, la DSV débarque avec les normes européennes, la maréchaussée aligne l’automobiliste mal garé, et on a même vu deux boutonneux atteint de sarkosite aiguë fermer un bistrot pour cause d’ébriété. Une première !
Combien a-t-il fallu de siècles pour s’apercevoir qu’un paysan qui vendait une vache arrosait ça ?
Sur les quarante trois bistrots qui existaient quand le grand-père s’est installé, il en reste trois ou quatre (avec le renfort des néo-ruraux).
Tandis que les cars de retraités remplacent les carrioles pour acheter les dernières chaussettes made in China, les élus flanqués de chargé de com, de missions en tout genre et de subventions européennes ont récupéré l’hôtel Blanc que tenait la Léa pour en faire un lieu de mémoire.
On ne risque rien.
Au fait, avant le réchauffement climatique il faisait souvent un temps de cochon pour cette foire aux chevaux.