Dendroctonus
Grumeau sur épicea
D. micans sous ce grumeau


Larves de D. Micans photo: Nageleisen

Fourmi transportant probablement une larve de D. Micans

Dendroctonus micans est censé se trouver sur le plateau ardéchois depuis 1977
(voir dossier du DSF)
Pas moyen d'y mettre la loupe dessus, la bestiole est parfois discrète.
Il se dit qu'il est plus facile de le trouver dans la forêt d u Mézenc ( au-dessus de 1200m que du côté de St Agrève.
En fait, en cette fin août, un coup de pioche gagnant nous a permi de trouver la bestiole sous un grumeau de résine déjà bien mur sur le serre de Lacour.

Le ravageur est bien connu dans la forêt domaniale du Mézenc qui a fait l'objet d'un traitement. Jean-Claude Grégoire y a suivi l'évolution (voir article)

Un ravageur venu du froid
(par Jean-Claude Grégoire: Courrier de l'environnement de l'INRA)
Le Scolytidé Dendroctonus micans (Kugelann) nous arrive de Sibérie. De récents travaux de phylogénie moléculaire (Kelley et Farrell, 1998) suggèrent que l'espèce dérive d'un très proche parent, D. punctatus, qui occupe une niche écologique similaire dans les forêts boréales à l'est du détroit de Behring. Au terme d'une lente progression en Europe centrale et septentrionale au cours du XIXe siècle, D. micans a pénétré en France (Vosges) il y a une centaine d'années et il y poursuit encore actuellement son installation. Arrivé dans le Massif central au début des années 1970, il colonise dans le courant des années 1980 l'Auvergne, le Limousin et une partie du Languedoc-Roussillon (Lozère et Gard) puis, à la fin de la décennie, il pénètre dans le Lot et l'Aveyron. A la même époque, il envahit la Seine-Maritime et l'Eure. Au début des années 1990, on le signale dans l'Ariège et en Haute-Garonne. Entre le Massif central et les Pyrénées, les massifs forestiers de l'Espinouse, des Monts de Lacaune et de la Montagne noire, encore indemnes actuellement, sont menacés dans les départements de l'Hérault et de l'Aude. Au nord-ouest, l'insecte accentue son installation en Basse-Normandie. Cette progression est notamment décrite par Carle et al. (1979), Grégoire et al. (1985), Legrand (1991, 1996), Mathieu (1996) et Nageleisen (1997, 1998).


 

 

Un proche cousin, Dendroctonus ponderosae cré bien des soucis à nos amis canadien.

En Colombie-Britannique il provoque d'énormes pertes dans le pin:

La Colombie-Britannique connaît à l’heure actuelle la pire éclosion de dendroctone du pin ponderosa (DPP), pire que n’importe quelle infestation de scolytes enregistrée dans l’histoire de l’Amérique du Nord...

Au taux actuel de propagation, 50 % des pins adultes seront morts d’ici 2008 et 80 % d’ici 2013 (voir lien)
La question se pose sur l'ensemble des forêts canadienne par rapport aux émissions de CO2

Quelques photos de plus

L’éclairage de Guy Lempérière dans les Cahiers du Mézenc Juillet 1996


Observations entomologiques sur le mont Mézenc (6° partie)


le Dendroctone

La plus grande partie de la vie de l'insecte se déroule sous l'écorce où les larves vivent en rongeant le liber. Lorsque les colonies larvaires sont nombreuses et importantes en taille, elles peuvent entraîner la mort de l'arbre. Certains « systèmes » larvaires où les larves vivent en groupe peuvent atteindre plus d'un mètre de haut sur 50 cm de large.

Mais en général, l'insecte ne tue pas son hôte et se contente du gîte et du couvert. Il sera presque un commensal, c'est-à-dire qu'il bénéficiera de son association avec l'Epicéa sans que celui-ci en soit trop affecté. L'histoire commune de l'insecte et de son hôte est le résultat d'une longue coévolution qui remonte vraisemblablement au Pléistocène.

Les ennuis commenceront lorsque l'insecte se comportera en parasite sur des arbres déficients, dans des peuplements forestiers souvent mal adaptés aux conditions locales, en fait depuis que le forestier a introduit l'Épicéa hors de son aire naturelle de répartition.
Mais ne blâmons pas
trop le forestier car lorsque l'on compare la surface affectée par les dégâts de l'insecte et la surface plantée en Épicéas, l'impact reste mineur.
Cela ne signifie pas non plus qu'il ne faut rien
faire lorsque notre Dendroctone se conduit comme un goujat!



Pour en savoir un petit peu plus;

Lempériere (G.) 1992, Écologie d'un ravageur forestier, Dendroctonus micans (KUG.)
(Co l .Scolytidae) l'Hylésine géant
de l'Épicéa,
Thèse de Doctorat d'État, Université Paris VII
Cahiers du Mézenc Juillet 1996

 

 

Finalement, tout va bien quand il n'y a pas de problèmes.


Mais des problèmes il y en a certainement, à commencer par les séries de sécheresses que l'on peut observer depuis une decénnie.


Ajoutez les sols pauvres et la pollution, vous aurez bien quelques faiblesses.
Les nombreuses carries du coeur que l'on voit dans les coupes en témoignent.
Pourtant bien des plantations ont été faites aprés des cultures, et on devrait avoir une présence d'armillaire modeste, ce qui n'est pas le cas.
Vu le développement des pourridés, les scolytes et autres dendroctones devraient avoir de beaux jours devant eux.







Rhizophagus Grandis
Historique

Le Dendroctone est une sale bête, non seulement elle est toujours du mauvais côté de l'arbre, et pour faire une photo, il y a toujours un problème de contre jour, mais, de plus, on est même pas au 35 heures, il faut des années pour voir évoluer ce qui semble être les premiers symptômes.
Voici donc comment ont évolués deux cas.

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