Toots & The Maytals

Le retour du grand Toots Hibert cinq ans aprés un passage qui a laissé de beaux souvenirs

La popularité de Toots & The Maytals a littéralement explosé durant les années 70.
En 1981, Toots s'éloigne des Maytals et enregistre avec Sly Dunbar et Robbie Shakespeare. De la combinaison de Toots, Sly et Robbie a résulté quelques hits internationaux en plein cœur des années 80.

Toots rejoint les Maytals au début des 90's.

Le groupe tourne toujours, démontrant à la nouvelle génération de fans que Toots & The Maytals a été, est et restera les maîtres du reggae et des performances live.
Leur savant mélange des grands rythmes reggae, des vocals intenses, des influences soul et gospel est toujours aussi puissant, aujourd'hui plus que jamais.

TOOTS and THE MAYTALS
True Love
Avril, 2004

Avec: Ryan Adams, Trey Anastasio, Jeff Beck, Ken Boothe, Eric Clapton, Bootsy Collins, Marcia Griffiths, Ben Harper, Terry Hall, Willie Nelson, No Doubt, Bonnie Raitt, Rhazel, Keith Richards, The Roots, Shaggy, The Skatalites, U-Roy, Bunny Wailer, Rachel Yamagata.

Toots Hibbert est l'un des fondateurs du reggae - à tel point que "Do the Reggay", un single fait par Toots et son groupe The Maytals, en 1968 a donné le nom au genre. De nombreux classiques, écrits et enregistrés par Toots & The Maytals, ont été repris par des groupes comme les Clash ou les Specials. En 1972 le groupe apparait dans le film reggae à la renommée internationale "The Harder They Come".

Des légendes comme Keith Richards, Eric Clapton, et Bonnie Raitt et des stars plus jeunes comme No Doubt, The Roots, et Phish's Trey Anastasio sont les invités exceptionels de TRUE LOVE. La renommée de ces artistes révèle l'impacte qu'a eu Toots sur plusieurs générations de rockers et de rappers, et les apparitions d'icônes du reggae comme Bunny Wailer et Marcia Griffiths sont là pour montrer le respect dû au dernier meilleur vocaliste. Au coeur de cet opus, une voix empreinte de soul, enracinée dans le gospel, et toujours aussi puissante après presque quarante ans de carrière sous le feu des projecteurs.


Qu'avez vous appris de ces morceaux joués avec tous ces artistes?

J'ai appris que la musique est une chose sans limite, à tout moment elle peut changer, et son impact devenir plus fort. Tous ces artistes sont mes amis. Je ressens leurs vibrations et ils ressentent mes vibrations. Et les générations plus jeunes peuvent également ressentir notre vibration - quand ils chantent une chanson, ils ressentent quelque chose venant de moi, des Rolling Stones, de Bonnie Raitt, quelquechose de Willie Nelson.

Comment s'est déroulé l'enregistrement avec Keith Richards? Tout le monde dit qu'il est l'homme le plus fou du rock & roll.

Je le connais, ce n'était donc pas une surprise. Ron, Mick et lui, tout les Rolling Stones. Ils aiment mes chansons et j'adore leur style et leurs chansons. Je chante même certains des morceaux qu'ils ont écrits comme "Start Me Up".
Keith me donne de l'énergie, de l'amour et m'encourage avec sa guitare. Nous avons joué acoustique ensemble. Avec Ben Harper et Phish, c'est la même chose.

Comment était l'enregistrement avec Trey Anastasio dans le Vermont?

Leur studio est fantastique. Ils sont tous comme moi, pas de frime, ils sont naturels. Et l'ambiance était bonne car l'air était comme dans les hauteurs des montagnes jamaiquaines.

Il semble que les fans de groupes comme Phish découvrent de plus en plus les Maytals.

Pendant longtemps, en tournée, beaucoup de jeunes viennent à mon concert. Certains d'entre eux n'ont pas l'âge de rentrer. J'essaye de les faire rentrer et leur dis, ok, assieds toi là, ne bois pas et ne fumes pas, et apprécies le show. Alors ils apprécient le show, rentre chez eux et en parlent à leurs amis.
Beaucoup de fans de Phish viennent à mon show, des fans de Bob Marley, des fans des Grateful Dead également. Les jeunes aiment mes chansons, et le reggae music, ils écoutent du hip hop mais doivent revenir à l'essentiel, écouter du reggae et acquérir des connaissances.

Le reggae est très populaire en ce moment, avec de très gros hits pour Sean Paul et Wayne Wonder. Que pensez vous de ces disques et de leur succès?

Ce genre de chose aide beaucoup, Sean Paul et tous les autres artistes reggae dancehall hip hop font leur propre truc. Je trouve ça positif, bien que le reggae ne soit pas à propos de filles et de fantasmes, ils font du reggae quelque chose de propre à leur style, et c'est une bonne chose que le reggae puisse avoir différentes formes. Les jeunes y apportent une autre énergie, alors que les anciens y mettent leur esprit, more soul.

Retournons en arrière. On dit que votre chanson "Do The Reggay" a donné son nom au Reggae?

Les gens me disent cela oui, mais je ne m'en doutais pas quand je l'ai fait. Il y avait ce beat en Jamaique, on jouait du reggae bien avant que je ne commence à chanter. Il y avait un mot d'argot, pour désigner quelqu'un qui n'était pas habillé correctement - si vous marchiez pieds nus, les gens vous appelaient "streggae". "Hé, ce gars est streggae, ne lui parlez pas". Ou si une fille ne s'habillait pas correctement, ne portait pas de haut, on disait d'elle qu'elle était "streggae". Alors un matin, un mardi matin, on s'est dit, "et si nous faisions un peu de reggae". A cette époque, on inventait n'importe quoi, une mouche volait au coin de la rue, on écrivait une chanson dessus. Alors on a commencé, (il chante) "do the reggay, do the reggae" c'est aussi simple que ça. Juste quelques mots tu vois? Et personne n'y a fait attention jusqu'a ce que cette chanson fasse le tour du monde. Je l'ai vu dans le Livre Guiness des Records. Alors je remercie Dieu, d'avoir fait quelque chose de
"Monkey Man" est un hymne pour trois générations de groupes ska, à tel point que No Doubt la reprise avec vous pour cet album. Pourquoi pensez-vous que cette chanson ait autant de succès trente années plus tard?

Ce ne sont que des vibrations. Dans cent ans, on la jouera encore car les paroles sont censées et les gens peuvent s'y identifier. Et si elle vous rend heureux, c'est qu'elle vous rend heureux!

Racontez moi l'histoire de "54-46".

A l'époque du morceau "Bam Bam", il y avait beaucoup d'enjeux politiques. Certaines personnes ont cru que j'avais écrit les paroles pour un parti, ce qui est faux. Les artistes ne se mêlent pas de politique. Quoi qu'il en soit on a voulu me piéger. Je n'avais pas de ganja, à l'époque je n'avais même pas encore commencé à fumer. Ils n'avaient pas de preuves mais ils en ont trouvées. Dans la vie il y a toujours des gens qui essaient de vous mettre des bâtons dans les roues.
Il m'ont jeté en prison pendant environ neuf mois, et c'est là que j'ai écrit cette chanson. Ils m'ont laissé le privilège d'utiliser ma guitare, je n'avais rien d'autre à faire qu'à en jouer.

De nos jours, beaucoup de morceaux hip hop parlent d'histoire comme celle là, mais à l'époque, les gens n'écrivaient pas sur ce type d'expérience dans leur propre vie.

Parfois je ne veux pas en parler, ça me met en colère. Puis je réalise que c'est une bonne chose de le dire aux gens - et si quelqu'un fait quelque chose de mauvais, je n'ai pas à me battre avec lui, j'en parle dans mes chansons. Et quand ils entendent cette chanson, ils peuvent se dire "ohh...j'ai été mauvais avec lui cette fois là".

A propos de vos chansons et de votre carrière, que pensez vous de ce travail effectué avec tous ces artistes de différentes générations et de différents horizons?

C'était une joie de pouvoir montrer les différentes façons que j'ai d'interpréter mes morceaux. C'est une bonne chose d'avoir eu la permission de le faire comme cela, car nous sommes tous comme une grande famille. Ils me connaissent, adorent mes chansons, ont mes disques chez eux. Pour certains d'entre eux que je n'avais jamais rencontrés, quand ils entendaient mon disque me disaient "Yeah man! On écoute Toots & The Maytals depuis long time".

 

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